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Les Éboulements

Impactites du cap de la Corneille

Impactites du cap de la Corneille

Localisation

À partir des Éboulements, prendre la route 362 en direction est sur 6,3 km. À droite, prendre le chemin de Cap-aux-Oies sur 2 km et tourner à gauche sur le rang de Cap-aux-Oies. Aller jusqu’au bout où il y a un stationnement. Par la suite, il faut marcher 2 km en direction nord, le long de la plage de l’autre côté de la voie ferrée, qui est en service (Il est défendu de circuler sur le chemin de fer). La plage est accidentée en plusieurs endroits. Le site est sous l’eau lors de la marée haute.

Un lieu à visiter en compagnie des guides chevronnés du Géoparc de Charlevoix. Veuillez laisser les spécimens en place car d’autres études scientifiques sont en cours.

Description sommaire du site :

Ce grand affleurement, presque entièrement composé de calcaires à grains fins, présente les plus belles structures d’impact de la région de Charlevoix. C’est ici, en effet, qu’on peut observer de remarquables cônes de percussion (shatter cones) de l’astroblème de Charlevoix. C’est ce genre de structures qui a permis à Jehan Rondot, alors géologue pour le Ministère des Ressources naturelles du Québec, de déduire qu’il se trouvait dans une zone d’impact météoritique. Ce site est historique, car il a contribué à comprendre l’origine du relief particulier de Charlevoix. 

Géologie locale :

Le site est au cœur d’unités calcaires de la Formation de Neuville, qui fait partie des roches sédimentaires des Basses-terres du Saint-Laurent. Ici, les calcaires qui sont de couleur grise en surface deviennent noirs lorsque mouillés. Leurs grains sont très fins. Ces roches se sont mises en place en milieu marin en bordure d’un continent, bien avant l’impact météoritique, il y a entre 540 et 450 millions d’années (période géologique de l’Ordovicien). C’est dans ces calcaires qu’on trouve les cônes de percussion. 

Les cônes de percussion présentent des caractéristiques qui peuvent être identifiées sans microscope et qui sont spécifiquement liées aux impacts météoritiques. En effet, les fractures en forme de queue de cheval qui marquent leur surface sont uniques ; elles ne peuvent être créées par d’autres processus géologiques. Elles sont causées par l’onde de choc qui s’est propagée dans le sol lors de l’impact. De plus, ces fractures sur la pierre prennent souvent la forme d’une partie de cône, d’où leur nom (figure 1). 

Figure 1 : Représentation simplifiée du processus de formation des cônes de percussion

Notons que l’on retrouve les cônes de percussion dans un disque autour du mont des Éboulements, le point d’impact. Les plus rapprochés sont à environ 5 km, et les plus éloignés en sont à 7,5 km (figure 2). 

Figure 2 : Localisation des cônes de percussion

Sur l’image qui suit (figure 3), on peut voir plusieurs cônes de percussion. Par leur position en bordure du fleuve, ceux-ci sont à la merci des glaces durant l’hiver. Le cône de percussion de droite était cassé à la base. Par crainte qu’il soit entraîné par les glaces durant l’hiver et par conséquent perdu, ce cône de 182 kg a été prélevé ; il est maintenant exposé à l’Observatoire de l’astroblème de Charlevoix, rendant accessible à tous ce témoin d’exception du passé violent de la région. 

Figure 3 : Cônes de percussion de Cap-aux-Oies
Figure 4 : Un autre cône de percussion exposé à l'Observatoire de l'Astroblème de Charlevoix